26 janvier 2021 - Collaborateur

Le remède culturel de Guillaume Vermette

« Je vais prêcher pour ma paroisse : le cirque! », s’exclame Guillaume Vermette en riant, lorsqu’on lui demande quel est son remède culturel.

Le clown humanitaire est impliqué dans toutes sortes de causes sociales et humanitaires au Québec et un peu partout sur la planète. Dans ses temps libres, il visionne, consomme et pratique quotidiennement l’art du cirque.

Toutefois, attention de ne pas confondre sa passion et sa profession. Guillaume est avant tout un clown dans la vie, non pas un artiste de cirque, mais bien un comédien dont la mission est de changer le monde, un sourire à la fois.

« Ce que je trouve magnifique du cirque, c’est que c’est la combinaison parfaite entre l’activité physique et l’activité performative et créative. Je m’ennuie généralement dans les sports réguliers, car ça manque de créativité et parce que je suis quelqu’un de peu compétitif. »

En plus de lui permettre de se dépasser, faire travailler sa créativité et d’être bon pour la santé mentale et physique, le cirque lui apporte beaucoup de plaisir. « Surtout ces temps-ci, je ne me sens plus enfermé quand je pratique », constate-t-il.

Croyez-le ou non, mais depuis le début du confinement en mars dernier, le clown humanitaire a installé un trapèze dans le salon de son appartement. « Ça aide énormément! », affirme Guillaume.

« Pas besoin d’être équipé avec du matériel sensationnel et dispendieux. On associe souvent le cirque avec de grosses choses, mais ça commence souvent qu’avec une balle pour apprendre à jongler ou encore qu’avec ses mains pour apprendre se tenir en équilibre. C’est l’un des sports et l’une des activités artistiques les plus accessibles à tous. Les gens peuvent faire ça tout seul dans leur salon, un peu comme le yoga, qui a beaucoup en commun avec le cirque », remarque-t-il.

D’un point de vue social, Guillaume croit que l’art de rue, l’intervention et l’art du cirque se marient à merveille. Ils répondent à un besoin de briser l’isolement et sont pour lui très inclusifs. Il a eu la chance de le constater maintes fois lors de performances dans les CHSLD et les résidences de personnes âgées avec la Caravane philanthrope, dans le cadre de leur volet humanitaire. « Le cirque c’est la magie, le bonheur et les sourires. Tout le monde aime le cirque et tout le monde peut faire du cirque. »

On le sait, la pandémie est difficile pour beaucoup de gens et particulièrement pour les artistes. « On dit : « Adaptez-vous! Adaptez-vous et faites des trucs en ligne, par exemple.’’ Parmi les rares artistes qui ont pu continuer d’être actifs et pratiquer leur art, il y a les amuseurs publics », constate Guillaume. « Parce que c’est à l’extérieur, et parce que notre spécialité, c’est l’interaction direct avec les gens et que c’est de ça qu’on a collectivement besoin en ce moment. »

Guillaume ne peut s’empêcher de penser aux artistes de ces disciplines. « Je trouve ça triste ce qui se passe en ce moment. Je crois me rappeler d’une statistique qui disait que c’est près de 70% des artistes qui auront lâché le domaine à cause de la pandémie. J’espère que lorsque ce sera possible, les gens vont se déplacer pour aller voir de petites troupes de cirque et des amuseurs publics. »

Fait intéressant, quand Guillaume se présente dans un festival, ce n’est généralement pas pour voir les artistes qui performeront sur scène, mais plutôt pour voir les artistes qui présenteront du théâtre de rue. « Les performances dans des lieux public, de manière spontanée et près des gens. J’adore ça! », s’exclame-t-il.

Chaque année, sur la rue des Forges, beaucoup de performances ont lieu. « On est chanceux! Je ne pense pas que les gens réalisent la chance qu’ils ont de l‘offre culturelle offerte dans nos endroits publics », constate Guillaume. Il lui est déjà arrivé de croiser l’un des meilleurs jongleurs au monde, ici-même à Trois-Rivières, en train de jongler avec sept ballons de basketball. Les gens, ne connaissant pas les artistes comme dans d’autres types de discipline, passaient à côté sans même s’en rendre compte.

Selon le clown humanitaire, le Québec possède l’une des meilleures offres de cirque au monde en termes de qualité. « Je crois qu’on ne le réalise pas encore tout à fait et qu’on ne l’apprécie pas encore à sa juste valeur. On peut en être fier! Je pense que c’est un milieu qui mérite notre amour, et plus que jamais en ce moment. »

« Les artistes de cirque sont des gens excessivement passionnés. C’est un peu comme respirer, ce n’est pas négociable. À tous les jours, il nous en faut. Ça nous fait du bien! », témoigne-t-il en riant.

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